Nous vivons dans un monde où la qualité de l’information que nous recevons détermine, en grande partie, nos choix et nos actions, y compris notre capacité à jouir des libertés fondamentales et notre capacité d’autodétermination et de développement. Les avancées techniques dans les télécommunications entraînent une prolifération des médias et d’autres diffuseurs d’information grâce auxquels les citoyens accèdent à une grande quantité d’informations et de savoirs. Un défi résulte de ce phénomène, celui d’évaluer la pertinence et la fiabilité de l’information sans qu’aucun obstacle n’empêche les citoyens d’exercer leurs droits à la liberté d’expression et à la liberté d’information.
C’est dans ce contexte qu’il faut considérer le besoin d’éducation aux médias et à l’information (EMI). Cette éducation développe un vrai mouvement d’éducation civique qui fait des enseignants les agents principaux du changement. Ce programme d’Éducation aux médias et à l’information pour les enseignants est une ressource importante pour les États membres dans leur travail continu pour accomplir les objectifs de la Déclaration de Grünwald (1982), la Déclaration d’Alexandrie (2005) et le programme de Paris de l’UNESCO (2007), tous en rapport avec l’EMI. Il innove pour deux raisons. Premièrement, il est tourné vers l’avenir, en s’appuyant sur les tendances actuelles vers la convergence de la radio, la télévision, l’Internet, les journaux, les livres, les archives numériques et les bibliothèques dans une seule plate-forme. De cette façon, et pour la première fois, l’EMI est présentée de façon holistique. Deuxièmement, il est conçu spécialement pour les enseignants et pour une intégration dans le système éducatif formel, lançant ainsi un processus catalytique qui devrait atteindre des millions de jeunes et leur permettre de bâtir des compétences. L’UNESCO a fait en sorte que la préparation de ce programme d’EMI pour les enseignants bénéfi cie d’une approche systématique et complète. Le processus de travail sur le texte a inclus la rédaction, la relecture et la validation par des experts dans plusieurs domaines tels que les médias, l’information, les TIC, l’éducation et le développement des programmes. Le travail a commencé en 2008 avec la réunion d’un groupe international d’experts qui a donné un avis sur la stratégie à mettre en place; le repérage global des ressources de formation en EMI, la mise en place de quatre groupes d’experts qui ont préparé l’avant-projet, l’organisation d’une deuxième réunion du groupe international d‘experts pour examiner l’avant-projet et une série d’expérimentations de terrain sous forme d’ateliers de formation et de consultations en Afrique du Sud, Amérique latine, Caraïbes et Asie du Sud, enfin la préparation d’un deuxième avant-projet et les corrections finales de langue et de contenu.
Cette publication est divisée en deux parties. La première partie fournit le cadre général concernant le programme d’EMI et le cadre de compétences qui donnent une vue d’ensemble sur l’argumentaire, l’organisation et les thèmes principaux du programme. Cette partie est complémentaire du programme de l’UNESCO pour les compétences TIC des enseignants (2008). La seconde partie comprend les modules détaillés principaux et complémentaires du programme. Le programme d’EMI pour les enseignants sera traduit en arabe, russe, espagnol et éventuellement en d’autres langues.
La préparation de ce programme est un élément d’une stratégie complète pour développer des sociétés éduquées aux médias et à l’information et pour promouvoir la coopération internationale. Par ailleurs, se mettent en place la préparation d’un cadre global d’Indicateurs pour l’EMI, la création d’un réseau d’universités pour l’EMI, l’articulation de guides pour préparer les politiques et les stratégies nationales en EMI et d’un centre d’informations international sur l’EMI en coopération avec l’Alliance des civilisations des Nations Unies. L’UNESCO est satisfait de l’intérêt global manifesté envers ce programme d’EMI pour les enseignants. Nous croyons que cet intérêt se traduira en résultats positifs au cours de la deuxième phase de l’initiative : l’adaptation et l’organisation de ce programme dans les institutions de formation d’enseignants dans toutes les régions du monde. Nous espérons que ce programme contribuera, à terme, à l’innovation et au progrès à tous les niveaux de l’éducation.
Nous remercions nos nombreux partenaires qui ont joué un rôle-clé dans ce processus.
Jnis Krkliš Sous-directeur général pour la communication et l’information, UNESCO